>>anton
oui je vais au cinéma pour me divertir, mais je ne réagis pas pareil selon les types de films :
par exemple, je m'en fous qu'un film "purement d'action" (en gros un film dont l'intérêt est davantage le spectacle/ les effets spéciaux que le scénario) soit plein d'incohérences/ clichés/ scènes hautement improbables, ca peut même parfois donner un coté "comique involontaire" au film.
par contre, si un film m'intéresse sur le plan réflexion/ psychologie/ scénario pendant les 3/4 de sa durée, j'avoue que je suis déçu si tout d'un coup vers la fin il se passe qq chose que je trouve "incohérent", ce qui a pour effet de me faire un peu "sortir du film" malgré moi. je ne vais pas voir ce genre de film pour me poser des questions, mais ce genre de film peut m'amèner à me poser des questions (ce qui est différent). ca ne me pose pas de problème si le film apporte des réponses satisfaisantes/ incomplètes/ évasives/ alambiquées/ absentes, par contre ca me pose un problème si le film apporte une "mauvaise réponse" (enfin pour moi je veux dire). et parfois ca se joue pas à grand chose, genre interstellar comme je l'ai dit, c'est surtout cette histoire de paradoxe temporel qui m'a fait sortir du film (enfin plutot qui m'a décu, mais ca m'a quand meme pas révolté et j'ai quand meme suivi la fin, mais en étant beaucoup moins "dans le film" que jusqu'à cette histoire de tesseract)
pour les sceptiques à mon sujet, je précise :
- d'une part que je ne vais jamais voir un film en me disant "bon, je vais essayer de lui trouver des défauts pour le descendre en flèche", car je ne vais pas souvent au cinéma donc quand j'y vais, c'est que j'ai une certaine attente/ espoir vis à vis du film et que je pense qu'il pourrait me plaire
- d'autre part, que ca n'a rien à voir avec le fait de ne pas comprendre certains trucs (genre inception, j'avoue que je n'avais pas saisi absolument tous les détails ni d'avis définitif sur la fin), quand je suis gêné c'est vraiment quand il y a qq chose qui me parait "faux/ impossible/ incohérent". dans un premier temps j'y réfléchis en me disant que j'ai peut être mal compris/ zappé qq chose, mais parfois (et quasi toujours pour les paradoxes temporels) je me dis que c'est une "faute scénaristique". on peut ne pas avoir le même avis que moi et être choqué que je puisse me permettre de dire plus ou moins que le scénariste a merdé, mais c'est ma façon de réagir : je suis le premier déçu de passer d'un état "je crois à l'histoire du film" à "c'est quoi ce truc? je n'y crois plus"
par contre je ne pense pas être de plus en plus exigeant avec le cinéma moderne, dans la mesure où j'attache a priori beaucoup moins d'importance à la forme (effets spéciaux, musique, jeu d'acteur) que certains d'entre vous. après je dis pas, ca dépend du genre de film, il y a quand même un minimum syndical pour le jeu d'acteur, une bonne BO permet de mieux être dans l'ambiance/ amplifier certaines scènes/ émotions, de bons effets spéciaux renforcent la crédibilité du film, etc. mais j'avoue par exemple avoir peu apprécié matrix 2 car j'avais trouvé qu'il y avait "tout dans la forme, rien dans le fond", à tel point que ca m'avait dissuadé de voir le 3 (que je n'ai toujours pas vu d'ailleurs) alors que j'avais bien aimé le 1er (et pas trouvé d'incohérences
). dans mon cas, les émotions viennent surtout des "situations" (le fond on va dire), et après ca peut être modulé (mais rarement créé) par le jeu d'acteur, la musique, etc (la forme en qq sorte). donc si le fond me parait incohérent, alors j'aurais du mal à avoir des émotions pour qq chose auquel je ne crois pas (au sens cohérence, ce qui ne veut pas dire que je trouverais incohérent toute scène faisant intervenir dieu par exemple : même si je ne suis pas croyant, je ne peux pas affirmer qu'il n'existe pas, et à la limite peu importe, du moment que c'est cohérent par rapport au film. genre il y a un peu de mystique dans la ligne verte, pourtant c'est un de mes films préférés, et ce avant tout pour le fond même si le jeu d'acteur y est aussi pour qq chose).
sinon j'avoue ne pas lire beaucoup de SF (donc je ne critique pas de BD etc), et je ne pense pas être un critiqueur ardent de films SF. genre là, je pense avoir été plutot soft, j'ai juste dit "le film me plaisait beaucoup jusqu'à un tournant que j'ai trouvé très dommage".
>>seb
un droide peut etre pas, mais oui on me reproche souvent de ne pas montrer mes émotions/ sentiments et de paraitre parfois froid/ distant : il y a surement une part de vrai là dedans, c'est clair que je ne suis pas démonstratif et que je me prends parfois trop la tête au lieu d'être parfois plus "léger"...
mais comme je réponds dans ces cas là : "ce n'est pas parce qu'un poisson ne crie pas quand on lui arrache les nageoires qu'il n'a pas mal". peut-être que tu aurais une autre vision de moi si tu comprenais ca... et é la limite penser que je suis un droide parce que je cherche à masquer mes émotions, c'est aussi une façon de voir un peu extrémiste, non?
et encore une fois, je ne parle pas de la portée scientifique du film : pour interstellar, si au lieu de cette histoire de tesseract créant un paradoxe temporel, il y avait eu des êtres supérieurs/ créateurs de l'univers/ un passage dans une dimension parallèle/ ou presque n'importe quoi d'autre, ca ne m'aurait posé aucun souci...
bon voila, j'ai passé plus de temps que prévu avec l'impression de devoir me justifier parce que j'ai le malheur de ne pas avoir accroché à certains éléments scénaristiques de films... mais bon apparemment il ne faut rien critiquer et se réjouir de tout (j'exagère mais c'est un peu ça quand même), sinon on passe pour un robot rageux...
après vous allez dire que je ne me réjouis de rien : en fait si, ca m'arrive ! mais je ne juge pas forcément utile de le clamer sur les toits dès que ca arrive.
et pour le passage que vous avez tous les deux cité, en fait je voulais surtout dire "il y a des gens de la catégorie A qui ne se posent pas forcément trop de questions et se satisfont du spectacle, et des gens de la catégorie B qui se posent plus de questions et sont davantage gênés par certaines incohérences : seb est de la categ A, moi de la B, et puis voila c'est un constat mais pas un jugement de valeur. tout comme il y a des gens qui croient en dieu et d'autres pas, c'est comme ca".